Le corps calleux

 

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 Le corps calleux en question

Le corps calleux, c’est quoi ?

Le corps calleux c’est un pont entre les deux hémisphères qui constituent le cerveau : il unit l’hémisphère droit et l’hémisphère gauche et autorise donc les communications entre eux, leur coordination, ou au contraire leur fonctionnement séparé.

Ce n’est pas le seul système de communication, mais c’est le plus important.

 

@ Life Science Databases(LSDB)

 

De quoi est-il constitué ?

Le corps calleux est formé de 190 millions de fibres nerveuses ou axones qui sont les prolongements des cellules cérébrales, les neurones. Ces axones permettent ainsi la connexion des neurones entre eux et le passage de l’influx nerveux.

Le corps calleux se met en place de la 12ème à la 20ème semaine de grossesse et devient visible à l’échographie du 2 trimestre.

De nombreux gènes sont impliqués dans sa « fabrication », par exemple des gènes pour que le neurone calleux se développe, certains pour que l’axone se développe, d’autres pour le guider vers l’autre hémisphère, ou déterminer le ou les neurones auxquels il doit se connecter.
Ceci explique qu’il y ait de nombreuses causes à une absence de corps calleux !

Le corps calleux se transforme ensuite pendant la vie intra utérine : à partir de la 30ème semaine, les fibres nerveuses s’entourent d’une gaine qui comporte la myéline, une substance lipidique et protéique qui protège l’axone et favorise la conduction de l’influx nerveux : c’est la myélinisation.
La forme du corps calleux change, certaines parties sont plus épaisses, d’autres plus fines et ce modelage est dû à l’élimination de certains axones non nécessaires et à la myélinisation.
Ensuite, et jusqu’à l’âge de 20 ans, le corps calleux poursuit sa croissance et sa myélinisation.

Quelles sont les différentes parties du corps calleux ?


Comme le corps calleux se développe du genou vers le splénium en arrière et vers le bec en avant, ce sont souvent ces parties, formées en dernier, qui manquent lorsqu’il existe une agénésie partielle du corps calleux.

Il existe bien sûr des variations du corps calleux entre individus, en longueur et en épaisseur mais la forme globale reste constante.
Les données qui tiennent compte de cette variabilité permettent de dire si les mensurations du corps calleux sont dans la norme, depuis la vie intra utérine jusqu’à l’âge adulte.

Quelles sont les anomalies du corps calleux ?

L’anomalie la plus fréquente est l’agénésie – c’est-à-dire l’absence – de tout (agénésie complète ou totale) ou partie (agénésie partielle) du corps calleux.

Mais il existe des anomalies de taille ou de forme : une hypoplasie correspond à un corps calleux fin ou court.

Les autres anomalies possibles, regroupées sous l’appellation de dysgénésie calleuse sont les corps calleux trop épais, ou au contraire peu développés au niveau du splénium qui doit normalement être renflé, ou encore lorsque le corps calleux a un aspect tubulaire.

 

Une anomalie du corps calleux est-elle fréquente ?

Le diagnostic est fait par l’imagerie cérébrale, échographie, tomodensitométrie (« scanner ») ou imagerie par résonance magnétique (IRM).

Cet examen est demandé principalement dans 3 situations : 

  1. quand il existe chez un enfant, ou un adulte, des signes cliniques qui peuvent évoquer une anomalie du corps calleux
  2. quand un accident (traumatisme) ou une pathologie sans rapport avec une agénésie calleuse (migraines, tableau infectieux) conduit à faire une imagerie et l’anomalie du corps calleux est découverte fortuitement
  3. quand le suivi habituel d’une grossesse par échographie met en évidence une anomalie cérébrale. C‘est habituellement une ventriculomégalie – c’est à dire un élargissement des ventricules cérébraux au-delà de 10 mm – qui est le signe d’appel (ou de dépistage), de l’agénésie calleuse. Lorsque ce signe est vue à l’échographie de 22 semaines en règle, l’échographiste va systématiquement rechercher une cause à cette ventriculomégalie. Parmi les causes, les malformations cérébrales viennent en premier. La ventriculomégalie n’est pas en soi une malformation associée, elle est juste un signe d’appel. Dans les agénésies calleuses, elle peut aller jusqu’à 20mm sans que cela soit un signe de gravité ajouté.

Cette dernière situation est de loin devenue la plus fréquente aujourd’hui : le diagnostic d’une agénésie calleuse est fait en prénatal, en général à l’échographie du 2ème trimestre (20 – 22 semaines) ou à celle du 3ème trimestre (30 – 32 semaines).

Qu’entend-t-on par agénésie calleuse isolée ou associée ?

Cette distinction est venue de l’expérience des pédiatres : parmi les enfants ayant une agénésie du corps calleux, complète ou partielle, certains ont un développement normal, une intelligence dans la norme, même s’ils peuvent avoir des difficultés scolaires, ou des particularités comportementales : l’examen clinique comme les examens complémentaires ne trouvent aucune autre anomalie que l’agénésie calleuse. On parle alors d’agénésie « isolée ».

En revanche, les enfants pour lesquels on découvre à l’examen clinique ou aux examens complémentaires d’autres symptômes, par exemple un manque de tonus, des traits particuliers, une épilepsie, une autre malformation cérébrale ou d’un autre organe (cœur, œil, rein) sont dits porteurs d’une agénésie associée ou complexe ou syndromique : ils ont souvent plus de difficultés dans leur développement tant moteur qu’intellectuel.

En prénatal, il n’est pas possible d’ « examiner » le fœtus :  il est par exemple impossible de savoir comment est le tonus du bébé ou s’il entend bien. L’approche est indirecte. L’échographie ou l’IRM permettent de regarder s’il y a des anomalies associées et aident – en partie – à donner une information aux couples.
Par ailleurs, les examens génétiques permettent de savoir en prénatal si le bébé à venir est porteur d’une maladie génétique et laquelle, et donner ainsi aux parents l’information la plus complète possible.

Les causes génétiques

Qu’est-ce que les chromosomes ? Comment voit-on une anomalie chromosomique ?

L’organisme humain est constitué d’environ mille milliards de cellules.
Dans le noyau de chacune se trouve le patrimoine génétique sous forme de 23 paires de chromosomes. Chaque paire est composée de 2 chromosomes similaires, chacun
hérité d’un parent. La 23ème paire ou ‘’chromosomes sexuels’’, est constituée de deux chromosomes X chez une fille, et d’un chromosome X et d’un chromosome Y chez un garçon.
Cette différence explique que certaines anomalies liées au chromosome X peuvent spécifiquement toucher les personnes d’un seul sexe, souvent les garçons mais parfois uniquement les filles.

Diverses anomalies chromosomiques, peuvent être responsables d’anomalies du corps calleux :
elles peuvent concerner un chromosome entier (monosomie, trisomie), ou un fragment de chromosome.

Une anomalie à l’échelle des chromosomes se voit soit :
– en réalisant un
caryotype pour les anomalies de grande taille visibles au microscope,
– ou par une analyse plus fine appelée
ACPA (Analyse Chromosomique sur Puce à ADN) ou CGH (Hybridation Génomique Comparative), pour les anomalies de plus petite taille. 

 

Qu’est-ce qu’un gène ? Comment explore-t-on les maladies génétiques ?

Chaque chromosome est composé d’une longue chaine d’acide désoxynucléique appelée ADN. Celle-ci est faite de la succession dans un ordre précis de 4 nucléotides représentées par les lettres A, T, C, G (au total 3 milliards au total le long de ces 23 paires de chromosomes). L’information génétique est contenue le long de cet ADN et transmise de génération en génération par les chromosomes.

Certaines régions de l’ADN forment des gènes (au total 20 000 dans l’espèce humaine, et 2% de l’ensemble de l’ADN). Chaque gène donne une information précise qui permet le développement de notre organisme et de nos caractères.

Une anomalie au niveau d’un gène peut entrainer une maladie ou syndrome génétique qui se manifeste par exemple par une ou des malformation(s), des particularités morphologiques, un retard de développement, une épilepsie, une anomalie sensorielle comme une surdité etc…

C’est le cas pour le corps calleux : environ 400 gènes sont actuellement identifiés comme responsables d’une anomalie du corps calleux lorsqu’ils présentent une variation pathogène, le plus souvent, associée à d’autres symptômes.
Les gènes sont explorés par une technique appelée
séquençage.   

Comment survient une maladie génétique ? Comment se transmet-elle ?

Les gènes ne fonctionnent pas tous de la même manière, et il y a différents modes d’hérédité pour les maladies génétiques.

– Pour certaines maladies dites dominantes, une anomalie sur une seule des deux copies du gène (sur un des deux chromosomes), suffit à entrainer la maladie. Les parents qui n’ont aucun signe peuvent rarement en être porteurs. Le plus souvent, l’anomalie est survenue chez la personne atteinte et n’est présente que chez lui (appelée mutation de novo).

– Dans d’autres maladies, dites récessives, la maladie survient si les deux copies du gène sont porteuses d’une anomalie, chacune étant généralement héritée d’un parent. Ce parent est donc porteur mais sans aucun signe. Dans ce cas, le risque pour les parents d’avoir un autre enfant atteint est de 25% à chaque grossesse.

– Enfin, certaines maladies peuvent atteindre préférentiellement les garçons (maladie récessive liée à l’X) par anomalie génétique sur un gène présent sur le chromosome X, en raison de la différence des chromosomes sexuels entre les filles (2 chromosomes X donc 2 copies du gène) et les garçons (un seul chromosome X et donc une copie du gène).
Les femmes « conductrices » (porteuses d’une seule copie du gène muté) peuvent dans ce cas avoir plusieurs enfants atteints (risque de 50% à chaque grossesse s’il s’agit d’un garçon). Plus rarement, seulement les filles sont atteintes (
maladie dominante liée à l’X), car la maladie, trop sévère chez le garçon, n’est pas viable et les grossesses n’évoluent pas.

Peut-il avoir plusieurs personnes atteintes dans la même famille ? La maladie peut-elle sauter de génération ?
  • Selon le mode de transmission, plusieurs membres d’une même famille peuvent être atteints de la même maladie.

  • Si celle-ci est présente sur plusieurs générations, il s’agit le plus probablement d’une anomalie dans un gène dominant. Parfois, certaines personnes peuvent être porteuses de l’anomalie sans avoir de symptômes (on appelle cela un défaut de pénétrance), ou alors des symptômes mineurs (variabilité d’expression).

  • Si plusieurs personnes d’une même génération (frères et sœurs) sont atteintes, mais pas leurs parents ou quelqu’un de la génération au-dessus, il s’agit probablement d’une maladie récessive. Dans ce cas, les parents peuvent avoir un autre enfant atteint (risque 25%), mais les individus atteints ont peu de risque de transmettre (si leur conjoint ne leur est pas apparenté) car leur enfant ne sera porteur que d’une anomalie génétique sur une seule copie des deux gènes.

  • Enfin, dans les maladies liées récessives liées au chromosome X, les femmes peuvent être conductrices et dans ce cas avoir plusieurs garçons atteints (risque 50% s’il s’agit d’un garçon).
Quel est le risque pour un autre enfant ?

Le risque pour une prochaine grossesse dépend de la cause.

En fonction du mode d’hérédité et de la maladie, les parents peuvent être porteurs de l’anomalie génétique et la transmettre à nouveau, ou ne pas en être porteur si l’anomalie est survenue chez la personne atteinte et présente uniquement chez lui.

L’identification de la cause est indispensable pour préciser ce risque, et nécessite une consultation de conseil génétique.

Comment effectuer un test génétique ?

Toute analyse génétique nécessite une consultation de génétique et le consentement signé de la personne atteinte ou de ses parents si l’enfant est mineur, du tuteur si la personne est sous tutelle.

En fonction de l’examen et l’histoire familiale, le plus souvent, une analyse chromosomique sera réalisée en première intention (ACPA ou CGH).
En l’absence d’anomalie quantitative à l’échelle du chromosome, un séquençage sera prescrit. Ce séquençage peut cibler un ou plusieurs gènes qui peuvent être à l’origine de la maladie, ou concerner l’ensemble des 20 000 gènes (séquençage d’exome), ou enfin tout l’ADN (séquençage de génome).

Qui peut avoir un test génétique ? Quel est l’intérêt ?

Il n’y a pas d’âge pour une analyse génétique. Un enfant, un adulte et même un fœtus en cours de grossesse peuvent avoir une exploration génétique.

L’analyse génétique sera réalisée chez la personne atteinte, mais lorsqu’il s’agit de séquençage haut débit (c’est-à-dire des techniques de génétique nouvelle génération),  il est utile de réaliser l’analyse de l’individu atteint avec celle de ses parents (analyse en trio), afin d’en faciliter l’interprétation.

Réaliser une analyse génétique a plusieurs intérêts. En effet, elle permet : 

  1. De connaitre la cause, et comprendre pourquoi l’anomalie du corps calleux est survenue, mais aussi pourquoi il y a des signes associés.

  2. De faire un diagnostic précis de cette cause (diagnostic étiologique) ce qui conduit à une meilleure prise en charge de l’enfant atteint, et dans de rares cas, à proposer un traitement. 
     
  3. De préciser le risque de récidive pour un couple, ou de transmission pour la personne atteinte

  4. De savoir si d’autres membres de la famille peuvent être atteints ou pas (en fonction du mode d’hérédité)  et d’étendre le conseil génétique aux autres membres de la famille à risque le cas échéant.

Il faut cependant savoir que dans environ 50 % des cas, aucune cause génétique n’est identifiée, en l’état des connaissances au moment où l’analyse est faite. Les tests génétiques évoluent et l’analyse peut donc être refaite ou réévaluée régulièrement. 

Quelles sont les autres causes d’anomalie du corps calleux ?

Il existe des causes non génétiques aux anomalies du corps calleux.

Les causes environnementales rencontrées sont souvent liées à la grossesse, mais peuvent aussi être post-natales.
Citons notamment,
– les intoxications maternelles (en général alcool ou drogue),
– les infections fœtales (ex : CMV, toxoplasmose, …),
– les traumatismes péri ou post-nataux,
– les accidents vasculaires,
– les asphyxies.

Diagnostic prénatal

On découvert une anomalie du corps calleux à l’échographie : quel est le risque pour mon bébé ?

Un premier point important est de confirmer l’anomalie du corps calleux par une échographie de référence, via un Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (CPDPN).
Cette échographie permettra : 

– de préciser le type d’anomalie (agénésie, complète ou partielle, CC court, fin, dysplasique…),
– de rechercher des anomalies associées, cérébrales et/ou extra-cérébrales.

La prise en charge dans un CPDPN va également permettre de mettre en place le parcours de soin, sous la responsabilité d’un médecin référent.

Les connaissances actuelles (qui vont évoluer au cours du temps) permettent de dire que lorsque l’ACC est apparemment isolée en prénatal (c’est à dire qu’il n’y a pas d’autre malformation cérébrale et/ou extra-cérébrale à l’imagerie), le développement intellectuel de l’enfant est dans les normes dans environ 80% des cas, et que le risque de déficience intellectuelle est donc d’environ 20%.
Le caractère isolé de l’ACC ne peut être déterminé que tardivement, après l’IRM cérébrale foetale habituellement réalisée entre 28 et 32 SA. 


Dire que le neuro-développement est dans les normes ne signifie pas qu’il n’y aura aucune difficulté dans les apprentissages. Un certain nombre de ces enfants ont des difficultés scolaires qui vont nécessiter des besoins de soutien, mais leur intelligence est normale.

 

Lorsque l’ACC est associée à d’autres malformations, cérébrales et/ou extra-cérébrales, on considère que le pronostic est probablement plus péjoratif, en particulier s’il existe d’autres malformations cérébrales.

Au final, l’élément déterminant du pronostic n’est pas l’anomalie du CC elle-même, mais plutôt la cause de celle-ci, qu’il importe donc de rechercher.

La grande majorité des causes connues sont des causes génétiques. Il est donc systématiquement proposé de faire un prélèvement foetal (le plus souvent une amniocentèse) pour des examens génétiques pangénomiques. Ces examens comprennent le plus souvent :

– un caryotype standard
– une Analyse Cytogénétique par Puces à ADN (ACPA) ou CGH.
– Depuis 2 ans, l’équipe de médecine fœtale Trousseau/Pitié Salpêtrière 
propose aux couples un séquençage d’exome (pWES) en trio, visant à rechercher un variant dans les gènes connus d’ACC (au nombre d’environ 400).

Ces examens ne sont pas obligatoires. Ils sont expliqués et proposés au couple qui décide. 

 

Quelle est la conduite quand une anomalie est détectée en cours de grossesse ?

Voici un schéma résumant le parcours de soin qui peut être proposé : 

 

PARCOURS DE SOIN ACC

Concernant la grossesse et l'accouchement, le suivi diffère-t ‘il de la normale ?

Lorsque la décision de poursuivre la grossesse et d’accueillir l’enfant est prise, le suivi de la grossesse se poursuit selon le parcours de soin proposé.
L’accouchement se passe normalement.
Le suivi post-natal est anticipé avec le couple des parents et les pédiatres de la maternité.

Quel risque persiste si tous les examens sont rassurants ?

Si tous les examens sont rassurants, c’est à dire que l’ACC est apparemment isolée et que les examens génétiques (incluant l’exome) ne mettent pas en évidence d’anomalie, le risque de handicap est très probablement inférieur à 20%. Cependant, des études complémentaires sont indispensables pour préciser ce risque, en particulier un suivi prospectif des enfants nés.

Si le couple demande une interruption médicale de grossesse, comment cela passe-t-il ?

Après avoir rencontré des spécialistes, réalisé différents examens, et pris le temps de réfléchir, le couple peut s’orienter vers une demande d’Interruption Médicale de Grossesse (IMG).

En France, une IMG peut être pratiquée jusqu’au terme de la grossesse, lorsque l’enfant à naître est atteint d’une  « affection d’une particulière gravité réputée  comme  incurable au moment du diagnostic », après avis et accord d’un Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (CPDPN).

  • Après décision, le couple aura un entretien pré-IMG avec un médecin ou une sage-femme pendant lequel le déroulement de l’IMG est expliqué, puis une consultation avec un anesthésiste. Le couple peut également rencontrer une psychologue.

  • Après 14 semaines d’aménorrhée, le déclenchement de l’accouchement est réalisé à l’aide de médicaments qui déclenchent des contractions utérines, comme pour un accouchement normal.
    Il est possible d’établir un certificat d’accouchement et un acte d’enfant né sans vie quel que soit le terme après 14SA, ce qui permet d’inscrire l’enfant sur les registres de décès de l’état civil.
    Les parents peuvent également donner un prénom,  l’inscrire sur le livret de famille et organiser des obsèques.
    Après 22SA, la mère bénéficie d’un 
    congé maternité.

  • Il sera systématiquement proposé de réaliser un examen fœtopathologique pour examiner le bébé, faire des radiographies, confirmer les anomalies observées à l’imagerie et chercher d’autres anomalies associées. L’autopsie est réalisée avec l’accord de la mère au moins, et n’empêche pas de voir le bébé ni d’organiser des obsèques.

  • L’ensemble des professionnels du CPDPN (obstétricien, sage-femme, psychologue, anesthésiste, neuropédiatre, généticien, foetopathologiste etc…) peuvent à tout moment répondre aux questions du couple concernant les différentes étapes de ce parcours douloureux.

Suivi

Quel est le suivi des patients avec anomalie du corps calleux?

Nous savons aujourd’hui qu’un grand nombre de patients avec une agénésie du corps calleux ne présentent pas de symptômes, et ont un examen neurologique et un fonctionnement cognitif tout à fait dans la norme. 

Mais les anomalies du corps calleux (ACC) peuvent également se manifester de manière très variable d’une personne à l’autre, soit :

– par un retard psychomoteur,
– et/ou une déficience intellectuelle (DI),
– et/ou des difficultés d’apprentissage,
– et/ou des difficultés scolaires,   


Lorsque l’anomalie du corps calleux est associée à d’autres malformations ou d’autres signes, il peut s’agir d’un syndrome d’origine génétique, d’expression et de sévérité variables.
Ces syndromes sont le plus souvent associés à une déficience intellectuelle.
Le nombre de syndromes connus dans lequel il existe une ACC est d’environ 400. 

Il n’existe donc pas de suivi «type» de patients avec anomalie du corps calleux.
Le suivi sera dépendant des symptômes et signes d’appel associés.
Il est important de rechercher la cause de l’ACC, qui peut aider à adapter le suivi. Mais l’absence de cause identifiée n’empêchera pas celui-ci

Mon enfant a une anomalie du corps calleux dépistée en anténatal, quel suivi ?

Une première évaluation de votre enfant sera proposée à la naissance par le pédiatre de la maternité, puis entre 3 et 6 mois par un neuropédiatre.

Un suivi neuropédiatrique sera ensuite proposé, souvent à des âges clés du développement psychomoteur (entre 3 et 6 mois, 18 mois, 2 ans, 3 ans, 6 ans), et adapté à votre enfant.

Si la découverte de l’anomalie calleuse en anténatal est associée à des éléments d’inquiétude (malformatifs et/ou génétiques) avec un risque de handicap, le suivi sera plus rapproché et personnalisé en fonction de la pathologie sous-jacente.

Ce suivi a un triple intérêt :

  1. Dépister précocement un trouble du neuro-développement, comme par exemple un retard des acquisitions motrices, ou un retard de langage, et donc de mettre en place une rééducation précoce (orientation en CAMSP, mise en place d’un GEVASCO – cf paragraphe suivant).

  2. Faire le point avec les parents – et l’enfant – sur cette anomalie et répondre à leurs questions, en particulier si le développement est normal.

  3. Evaluer le devenir d’une cohorte d’enfants avec ACC afin de pouvoir répondre aux questions des couples confrontés à l’annonce prénatale.


Le suivi pourra se faire conjointement avec un généticien clinicien, en particulier en ce qui concerne la recherche de la cause, et le suivi des formes syndromiques (associées à d’autres malformations)

Mon enfant a un retard de développement psychomoteur et on a découvert une anomalie du corps calleux. Quel bilan doit-on faire ?

Une consultation avec un neuropédiatre est préconisée pour :

– évaluer la situation,
– faire un examen général et neurologique approfondi,
– proposer un complément de bilan (électroencéphalogramme (EEG), examen ophtalmologique, imagerie complémentaire),
– parfois mettre en place un traitement (par exemple antiépileptique) et une prise en charge globale.

A l’issue de ce bilan neuropédiatrique, plusieurs types de prise en charge peuvent être proposées :

L’enfant a moins de 6 ans 

– orientation dans un CAMSP (centre d’action médico-sociale précoce).
Le neuropédiatre référent de l’enfant coordonne généralement toute cette prise en charge, qui, parfois, peut être un peu compliquée : 

  • Les CAMSP sont des structures présentes dans chaque ville et ont pour vocation de prendre en charge la rééducation de tout enfant présentant un trouble du neuro-développement. Dans ces structures, il y a donc des médecins (pédiatre, neuropédiatre ou pédopsychiatre), des psychologues ou neuropsychologues, des rééducateurs (kinésithérapeute, psychomotricien, orthophoniste, éducateur spécialisé) et des assistants sociaux. Certains CAMSP ont par ailleurs des contacts étroits avec les écoles pour aider à la scolarité. 

 

Dans ces structures, généralement un bilan psychomoteur est réalisé. En fonction de celui-ci, on peut proposer à l’enfant :

– des séances de psychomotricité (individualisées, ou en petit groupe),
– de la kinésithérapie,
– des séances avec un éducateur spécialisé ou un psychologue (si troubles des intéractions sociales),
– un bilan orthophonique (généralement à partir de 3 ans).

– Pour les enfants scolarisés, une demande d’aide à l’école par une auxiliaire de vie scolaire (AVS) peut être effectuée auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).
L’enfant est alors inclus dans un projet pédagogique personnalisé appelé GEVASco, piloté par un enseignant référent.

  • « Qu’est-ce que le GEVASco ?
    (guide d’évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation)
    Il s’agit d’un outil permettant de construire un projet personnalisé de scolarisation (PPS). Il est donc élaboré par l’école (équipe éducative) et permet de faire le lien directement avec la MDPH pour définir toutes les demandes en matière de scolarité : accompagnement (AVS), matériel pédagogique adapté, orientation. »
     Information et formulaire

NB : tous les CAMSP ont un fonctionnement propre, certains n’ont pas tous les rééducateurs sus-cités. Parfois, la liste d’attente pour obtenir certaines prises en charges est longue (notamment pour l’orthophonie). Ainsi, on peut être amené à faire certaines prises en charge en libéral, en fonction des possibilités locales. Dans ce cas, une demande d’aide financière peut être réalisée auprès de la MDPH, notamment pour les séances de psychomotricité qui, en dehors des CAMSP, ne sont pas prises en charge par l’assurance maladie.
Les prises en charge au CAMPS s’arrêtent à partir de 6 ans.

L’enfant a plus de 6 ans 

A cet âge, un bilan neuropsychologique avec tests psychométriques (mesure du QI) peut être proposé pour mieux définir les difficultés de l’enfants et ses besoins.

Ce bilan peut être réalisé dans certains CAMSP, en libéral (mais non remboursé et allant de 150 à 300 euros le bilan) ou dans certains services hospitaliers (neuropédiatrie). 

Les listes d’attente étant là aussi souvent très longues, un bilan par une psychologue scolaire dans le cadre du GEVASco peut être très utile et suffisant.

A l’issue de ce bilan, plusieurs relais peuvent être envisagés et dépendent du degré de sévérité de la pathologie sous – jacente :

  1. L’enfant peut poursuivre une scolarité ordinaire, dans le cadre d’un projet personnalisé de scolarisation (GEVASco) et la rééducation (psychomotricité / orthophonie) se poursuit en libéral.

  2. L’enfant a des difficultés scolaires importantes : un relai avec le SESSAD (service d’éducation et de soins à domicile) peut se mettre en place, en lien avec l’école et le GEVASco.
    La rééducation se fait le plus souvent à l’école, pendant le temps scolaire (orthophonie, ergothérapie…).

    Il existe – selon les villes –  des SESSAD davantage spécialisés (autisme, épilepsie, dysphasie, troubles cognitifs). Dans cette situation, l’enfant est scolarisé en classe ULIS (unité localisée pour l’inclusion scolaire) : classes spécialisées, à plus petit effectif, dans les établissements scolaires ordinaires.

  3. L’enfant a une déficience intellectuelle et le circuit scolaire n’est pas adapté : une orientation en IME ou IMPro (institut médical éducatif ou institut médical professionnel) est alors proposée. A noter que selon les compétences de l’enfant, des inclusions en classe ordinaire pour certaines matières sont possibles.
Existe-t-il des exercices pour stimuler le développement du cerveau et atténuer les effets de l'ACC ?

Il n’y a pas à proprement parler d’ « exercices » spécifiques, mais il existe des prises en charge adaptées après dépistage précoce des troubles neuro moteurs ou cognitifs :

– rééducation adéquate (psychomotricité, orthophonie),

– prise en charge de troubles du comportement, ce qui permet à la grande majorité des enfants de progresser et optimiser leur développement.

Existe-t-il des traitements médicaux pour contrer les effets de l'agénésie ?

Il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique :  en revanche, certains patients peuvent être traités pour leurs symptômes : une épilepsie (anti épileptique), ou pour un déficit attentionnel avec hyperactivité (méthylphénidate).

Existe-t-il une prise en charge particulière en cas de mouvements en miroir ?

Certains patients présentant une agénésie du corps calleux, peuvent présenter des mouvements en miroir.
Ces mouvements en miroir se traduisent par une incapacité pour la personne à réaliser un mouvement différent des 2 mains.
Lorsqu’une main effectue un mouvement, l’autre main est « obligée » d’effectuer le même mouvement. Ceci s’observe chez les enfants vers 6-7 ans et se dépiste lorsqu’on demande à l’enfant de réaliser un geste complexe, comme par exemple chercher un objet dans sa poche, ou se coiffer.

Souvent les mouvements en miroir s’atténuent avec le temps, tout du moins la personne arrive à compenser cette gêne. Cependant, un bilan ergothérapeutique peut être indiqué pour aider l’enfant notamment lors de l’apprentissage de l’écriture. 

Ces mouvements en miroir peuvent également être dépistés chez les parents d’enfants porteurs d’une agénésie calleuse, et une agénésie calleuse peut alors être diagnostiquée chez le parent, sans que d’autres symptômes soient relatés. Les gènes connus sont d’hérédité dominante, comme le gène DCC.

Quels spécialistes contacter en cas d’anomalie calleuse ?

– Vous pouvez consulter l’annuaire non exhaustif présent sur ce site.
– Vous pouvez également contacter les représentants en région pour vous orienter.

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